Nos commissions d'études
Texte intégral
1 Pendant les mois de novembre et décembre 1904, notre Commission de la fatigue intellectuelle s'est réunie plusieurs fois. A la première séance assistaient: M. le professeur Chabot, de l'Université de Lyon; M. Belot, inspecteur primaire de Paris; Mme Rauber, inspectrice primaire de Paris ; Mlle Billotey, directrice de l'Ecole normale d'institutrices de la Seine ; M. Baguer, directeur de l'Institut départemental des Sourds-Muets; M. Binet, M. Philippe, et de nombreux instituteurs et institutrices de Paris, MM. Azaïs, Goumy, Guilbert, Leborgne, Varney, Buzenet, Mmes Bellanger, Cleray, Combet, Damblemont, Queste, Toudy, Zimmermann, etc. M. l'inspecteur Hamon, empêché au dernier moment, s'était fait excuser.
2 Nous publierons prochainement un résumé du rapport de M. Chabot, en regrettant beaucoup que l'exiguïté de notre Bulletin nous empêche de l'insérer in extenso. M. le directeur de la Revue pédagogique a consenti, sur notre demande, à faire dans sa Revue cette publication intégrale, et nous l'en remercions vivement.
3 M. Chabot, dans ce rapport, expose les travaux du Congrès d'hygiène scolaire, qui s'est tenu l'été dernier à Nuremberg; il insiste tout spécialement sur les méthodes imaginées par le docteur Griesbach pour la mesure de la fatigue intellectuelle. Les détails qu'il nous a donnés sur ces méthodes de mesure sont très intéressants; mais 1es résultats obtenus semblent demander un contrôle nouveau et très sévère.
4 C'est précisément pour instituer ce contrôle que la Commission de la fatigue intellectuelle s'est formée. Il s'agit de savoir, avant toute chose, si la méthode de mesure qu'on préconise est exacte ou non,
5 A la suite de cette première séance, la Commission s'est répartie en trois groupes, et chacun de ces groupes s'est réuni une première fois pour s'entendre sur la technique des expériences. M. Belot, Mme Rauber et Mlle Billotey, qui ont organisé et présidé ces groupements avec le plus grand zèle, ont droit à nos plus sincères remerciements.
6 Nous avons constaté le plaisir et l'empressement qu'ont montré nos collègues les instituteurs à s'initier aux méthodes précises de mesure ; quelques-uns non seulement ont suivi avec la plus grande attention l'exposé que nous en avons fait, mais ont suggéré des perfectionnements de détails. C'est ainsi que M. l'instituteur Buzenet a eu l'idée d'une nouvelle forme d'appareil, très ingénieuse, que nous avons immédiatement adoptée, et dont il a bien voulu construire lui-même un grand nombre de modèles.
7 En ce moment, les expériences sont en train, et nous espérons que nous pourrons enregistrer des résultats instructifs.
8 Nous mettrons bientôt nos collègues au courant de l'ensemble de la question.
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9 La Commission ministérielle d'études sur les enfants anormaux et arriérés s'est réunie deux fois, le 1er décembre et le 15 décembre, au Ministère de l'Instruction publique, sous la présidence de M. Léon Bourgeois. Dans ces deux premières séances, d'importantes résolutions ont été prises. Il a été décidé que la Commission commencerait ses travaux par une statistique des enfants arriérés et anormaux qui existent actuellement en France. Cette statistique sera obtenue au moyen d'une enquête par questionnaires adressés notamment aux instituteurs. La confection de ce «questionnaire a été confiée à une sous-commission, composée de MM. Baguer, Binet, Bourneville et Robin.
10 La Commission a décidé, en principe, que les seuls anormaux et arriérés de l'intelligence et des sentiments moraux seraient portés sur les tables de l'enquête; elle a par conséquent éliminé ces enfants qu'on appelle d'ordinaire et assez improprement des arriérés pédagogiques, et qui ne sont point des arriérés, mais tout simplement des ignorants par suite de fréquentation insuffisante de l'école. Ces enfants sont des normaux et doivent être maintenus dans les écoles ordinaires et normales.
Pour citer cet article
Référence électronique
Alfred Binet, « Nos commissions d'études », Recherches & éducations [En ligne], Bulletin de la Société libre pour l’étude psychologique de l’enfant, mis en ligne le 15 octobre 2008, consulté le 17 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/rechercheseducations/116 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rechercheseducations.116
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